La série noire du générateur se poursuivant jour après jour, et ce malgré la promesse de Robert de ne la faire durér que 5 jours, je commençais à me trouver de plus en plus excédé. Cet enervement a dépassé la limite du raisonnable à l'écoute de cet album absolument minable de Bob Dylan, et j'ai donc pris une décision: j'allai me rendre au domicile de Robert pour lui toucher deux mots sur ses manières peu orthodoxes. Je me présentais sur son parvis, et poussais la porte menant dans son entrée. A ma grande surprise, je ne suis pas accueilli par un chaleureux "Ah eltrapèze, ça faisait longtemps, installe toi !" comme Robert en a l'habitude, lui qui me considère comme la prunelle de ses yeux. Un silence pesant régnait dans l'habitacle. Je trouvais cela un peu étrange, Robert ayant pour habitude à cette heure de la journée de coordonner différentes actions policières aux quatre coins du monde depuis son bureau, donnant sur la porte d'entrée. Je me dis qu'il s'était peut-être eabsenté pour quelques minutes, et décidait de passer le temps en rendant visite à Ray Charles, dans sa gêole présente au sous-sol. Une fois la vingtaine de marches avalées, ce fut le choc: la cellule de Ray Charles avait été forcée, et le pauvre soulman n'était plus à l'intérieur ! Qu'avait-il bien pu se passer ? Devant ma mine effarée, les New York Dolls m'invectivèrent de leur voix de crecelles: "Hiiiiiiiiiiihihihi tu cherches Ray Charles?" "Oui, que lui est t'il arrivé ?! Vous êtes ses voisins de celulles depuis des années, vous savez forcément ce qu'il s'est passé ?!" "Monte au premier étage hiiiihi, mais tu risques d'être surpris hihihiiiii" Les New York Dolls se mirent à éclater de rire de leurs voix aigües sur cette dernière phrase. Il faut savoir que je n'ai normalement pas le droit de me rendre au premier étage de la maison de Robert, puisque cet étage renferme ses immenses quartiers, qui sont interdits d'accès à quiconque ne fait pas partie de la famille Dimery (Robert et Mike Ladd en l'occurence). C'est le pas tremblotant que j'entamais l'escalade des pas moins de 230 escaliers menant à ce lieu secret. Alors que je m'approchais de la dernière marche, j'entendis les bribes d'un dialogue. "Tu vas payer pour tes actes" [...] "Mais c'est la faute des Stephen Stills..." [...] "Je vais te faire vivre un calvaire". Je décidais alors de faire irruption dans la salle pour en avoir le coeur net. "Mais qu'est-ce qui se passe ici ?!" Ce que je découvrit me fait encore frissonner à l'heure où j'écris ces lignes. Robert était ligoté au sol, la semelle d'un homme sur le visage. Cet homme, c'était Ray Charles, complétement métamorphosé. Il était equipé d'une longue cape noire, et d'habits eux aussi entièrement noirs. Son visage était obscur et renfermé, ses yeux enflammés de haine. Le Dark Ray Charles se retourna vers moi brusquement: "Déguerpis si tu veux avoir la vie sauve, rien ne m'arrêtera, Robert doit payer:" Terrifié, je courrus en sens inverse les 250 marches précedemment avalées, comprennant soudainement ce qu'il s'était passé: les albums de la liste n'étaient plus générés par Robet mais par le Dark Ray Charles. Il fallait absolument intervenir pour rétablir l'ordre générateurien.